Il existe de nombreuses idées reçues concernant les armures, qu'elles fussent médievales, japonaises ou d'autres provenances. Véhiculées par la télévision, par les jeux vidéo et parfois même par certains historiens en leur temps.
Ces exemples traient de l'armure européenne du moyen-âge mais sont aussi valable pour la yoroi de samurai en de nombreux points, foi de budoka médiephile !
Les armures sont très, très lourdesIl est courant d'entendre dire que les chevaliers se battaient dans des armures pesant entre 60 et 80kg, qu'on devait les hisser sur leur cheval avec des machines et que s'ils tombaient, telles des tortues retournées sur leur carapace, il ne leur restait plus qu'à attendre la mort.
En premier lieu, il faut savoir qu'une tortue sait se retourner sur ses pattes (pour la petite anecdote

) et qu'un chevalier savait faire rapidement de même, même si c'était plus difficile que sans armure, évidemment. Et bien entendu, les armures portées au combat ne pesaient pas si lourd. En réalité, les armures de 60kg ou plus étaient des armures de parade. Une armure de plate complète telle qu'on en trouvait à la fin du Moyen-âge ne pesait au plus que la moitié de cela, le plus souvent entre 25 et 30 kg. La totalité de l'armure était rarement portée au combat de toute façon, tout comme certains samurai ne s'encombraient pas de l'ensemble de leur o yoroi, laissant un bras libre, ne portant pas les sode (spalières), etc.
Bien que l'armure de plate était un peu comme un tank en comparaison aux armes de l'époque, un guerrier qui ne savait pas se mouvoir dedans pour se battre ou qui s'épuisait trop vite en la portant ne servait à rien sur un champ de bataille. Elle autorisait donc la mobilité requise pour se battre et même pour courir, pour monter des marches, pour se reveler après une chute et pour plein d'autre chose (un samurai savait lui nager avec son armure mais je ne suis pas certains qu'un chevalier pouvait en faire autant malgré tout

).
Le chevalier en armure se battait comme un gros bourrinOn montre souvent dans les films ou même dans certaines reconstitutions des chevaliers lourdement protégés en tranchant à tort et à travers d'autres. Mais même un espadon ou une claymore ne pouvait couper à travers l'acier. Même pour les cabosser, il était préférable d'avoir une hache ou mieux, une arme contendante. Si le chevalier utilisait une épée, et qu'il faisait face à un autre guerrier en armure, il allait s'appliquer à viser les défauts de celle-ci avec la pointe de son arme (voir vidéo plus bas). Ce principe était aussi utilisé en tachijutsu au Japon, car contrairement à beaucoup d'idées reçues, le katana ne pouvait pas trancher une armure non plus.
Ce genre de cliché est malheureusement encore véhiculé de nos jours par les tournois de Medieval full contact (qui ont cependant tout mon respect pour leur pratique souvent dangereuse et sollictante physiquement), dont les règles font que les coups d'estocs sont interdits et qui se battent (ou se lattent) à coup d'épées bluntées sur des armures de plate, faute de mieux (et parce qu'il n'est pas question de tuer l'adversaire ici, bien sur).
La cotte de maille offre plus de liberté de mouvementla maille, bien que moins lourde que les protections en plaques d'acier pleines, est moins confortable à porter à surface égale car le poids est réparti d'une moins bonne manière sur le combattant. Tout ce qui pendait et ne reposait pas directement sur le corps subissait entre autre l'inertie (voir l'accélération) des déplacement et devait être porté aussi. L'armure de plate risquait également beaucoup moins de glisser sur le corps lors des mouvements. Mais comme toute protection, elle avait ses forces et ses faiblesses.
Pour finir, une petite video d'illustration :