Les conditions matérielles dans lesquelles Fiore a élaboré son système (vêtements portés, dague dont la fonction première pour les combattants professionnels est le combat en armure)sont différentes de celles des Philippines, mais il serait intéressant de comparer ses manuscrits avec ce que les japonais ont produit dans un contexte assez proche.
C'est un peu ce que je disais dans un sujet similaire il y a peu.
La dague japonaise, d'un point de vue militaire, c'est une arme avec laquelle on finit l'ennemi dans une situation de corps à corps. Plutôt un prolongement des techniques à main nue.
On n'utilise pas l'arme de manière défensive pour garder une distance ou couper les membres qui entreraient dans notre mai-ai (sphère de combat), bien que l'arme soit plus tranchante que la dague de fiore. La lame vient appuyer les clés de bras et des mises au sol mais elle ne poignarde ou ne tranche que sur lorsque des parties vitales comme le cou sont indubitablement exposées.
Il y a assez bien de similitudes entre les jeux de dague du maître d'arme et les techniques anciennes de combat japonais et si j'osais dire, par extensions avec les techniques de tanto. Mais les différences entre la dague à rouelle de Fiore Dei liberi et le tanto japonais supposent des utilisations différentes.
